Appuyé par PASSAC-BU (Projet Européen d’Appui au Secteur de la Culture au Burundi) dans le cadre du projet « Ndatira nanje » cofinancé par la représentation de l’Union Européenne au Burundi et Africalia, CLUB RFI Bujumbura a organisé, du 17 au 18 Février 2023 dans les enceintes du Centre pour Jeunes de Gitega, un atelier de formation des formateurs-relais et des responsables scolaires sur le module « redynamisation des pratiques de la lecture dans les écoles ». Cette activité correspondait au lancement du Projet « SOMAWIGE » dans les écoles partenaires de Club RFI.
Le projet « SOMAWIGE » vise à redynamiser les pratiques de la lecture dans les écoles, comme l’a annoncé Gilbert Niyongabire, Président et Représentant légal du Club RFI Bujumbura. De fait, cet atelier était le point de départ des activités prévues dans le cadre du premier cycle de ce projet qui sera clôturé à la fin du mois de juin 2023 par une série de concours interscolaires de lecture, a l’issue desquels, les gagnants remporteront des prix.
Enseignants de français et responsables scolaires suivent le module dipensé par le conférencier Prosper Ndayiragije
S’appuyant sur les données du dernier Rapport d’Etape du Système Educatif National (RESEN) Burundais et les constats des deux dernières évaluations du Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs (PASEC 2014 et 2019) de la CONFEMEN, Prosper Ndayiragije, conférencier lors de cet atelier et concepteur des curricula au Ministère de l’Education Nationale a indiqué que parmi les grandes causes de la baisse générale du niveau des élèves figure entre autres la disparition progressive de la culture de la lecture en milieu scolaire.
Cet atelier avait pour objectif le renforcement des compétences en matière de lecture de livres pour les enseignants de français et directeurs, pour avoir comme conséquence plus de démocratisation de la lecture chez les élèves aussi bien en milieux scolaires qu’en milieu extrascolaire, a indiqué l’animateur du jour.
Selon Antoine Ndagijimana, enseignant de français au Lycée de Kiremba sud et participant à l’atelier, le projet vient à point nommé, car la culture de la lecture en milieu scolaire relève des pratiques du passé dans la plupart des écoles au Burundi. L’heure n’est plus à la lecture en effet et des livres moisissent sur les rayons des bibliothèques, constate-t-il, amèrement.
«Au Petit séminaire de Buta, les élèves lisaient les livres en séance de lecture hebdomadaire sous la surveillance des encadreurs. Dans d’autres écoles, les autorités de BPS (Bureau Provincial Secondaire) remettaient aux élèves les livres et les reprenaient deux semaines après la lecture dans le cadre de la bibliothèque tournante » Se souvient Bernard.
Ainsi donc, comme cette culture n’existe plus et que cette disparition constitue un frein aux apprentissages des élèves, pourquoi ne pas la réinstaurer ? suggère Cet enseignant. En effet, par le passé, elle a connu les succès et a fait ses preuves en maintenant à un bon niveau la qualité de l’éducation au Burundi. Pour lui, les Directeurs Provinciaux d’Education devraient donner des instructions précises aux responsables scolaires à tous les niveaux, allant dans le sens d’intéresser les élèves à faire de la lecture.
Monsieur BAYUBAHE Epitace, Directeur du Lycée de Mwaro et participant à l’atelier, trouve quant à lui, que si les élèves sont sensibilisés sur ce sujet, rien n’empêcherait qu’ils s’intéressent à la lecture. Il suffirait donc de conjuguer nos efforts, les fruits seront là d’ici quelques années. Et Novence Nkunzimana, enseignant au Lycée Notre Dame de l’Annonciation de Bukeye d’ajouter : « Ce serait mieux de commencer par le cycle 4, c’est-à-dire la 7ème , la 8ème et la 9ème, en débutant avec les élèves qui lisent déjà. Ils remorqueront peut-être les autres »
Enseignants de Français et Responsables scolaires participant à l’Atelier du 17 au 18 Février 2023
Pour intéresser l’élève à aimer la lecture, NIGABA Adelin, enseignant de français au Lycée de Mwaro et participant à l’atelier, suggère aux enseignants de faire le tri des livres selon le niveau des élèves afin de commencer du simple au complexe.
Par Arthur BIZIMANA